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Les effets du GLP-1 sur l’appétit sucré

10/10/2025 | Non classé

Les effets du GLP-1 sur l’appétit sucré : guide nutritionniste

Le peptide GLP-1 (Glucagon-Like Peptide-1) suscite un intérêt considérable en diététique et nutrition, particulièrement sur ses effets du GLP-1 sur l’appétit sucré, c’est-à-dire sur l’envie, le plaisir, et la consommation des aliments sucrés. En tant que nutritionniste à Paris — comme Pascal Nourtier en cabinet ou en téléconsultation — il est essentiel de comprendre ces mécanismes, leurs applications, leurs limites, et la manière de les intégrer dans un rééquilibrage alimentaire réaliste.

Qu’est-ce que le GLP-1 et comment agit-il ?

Le GLP-1 est une hormone produite naturellement par les cellules intestinales (les cellules L) après ingestion de nutriments, surtout glucides, et par certaines cellules du cerveau. Il agit sur plusieurs cibles :

  • ralentissement de la vidange gastrique, ce qui prolonge la sensation de satiété ;
  • stimulation de la sécrétion d’insuline et inhibition de la sécrétion de glucagon dans le pancréas en présence de glucose, ce qui aide à réguler la glycémie ;
  • action centrale, dans l’hypothalamus et les circuits de récompense, qui module la faim, les envies, et le plaisir associé à la nourriture.

Parmi les analogues / agonistes du récepteur GLP-1 (GLP-1RA) : liraglutide, semaglutide, tirzepatide, etc. Ces molécules prolongent ou renforcent l’effet naturel du GLP-1.

Effets spécifiques sur l’appétit sucré

Modification de la perception du sucré

Des études récentes montrent que les agonistes du GLP-1 peuvent améliorer la sensibilité gustative au sucre : les seuils de détection sont modifiés, rendant le goût sucré plus « net », ou plus facilement perçu. Par exemple, chez des patients atteints de diabète de type 2 mal contrôlé et en surpoids, le traitement par liraglutide a diminué le « wanting » (désir) pour les aliments sucrés et diminué le plaisir rappelé pour les aliments gras. 

Une autre étude (preuve de concept) a utilisé semaglutide chez des femmes obèses et a trouvé non seulement des changements dans l’activité cérébrale face au sucré, mais aussi des modifications de l’expression génique dans les papilles gustatives. 

Diminution de la motivation et du désir

Le GLP-1 agit sur les circuits neuronaux de récompense. Une étude chez l’obésité avec liraglutide a montré une réduction du désir de manger quelque chose de sucré, salé, savoureux ou gras comparé à un placebo, ainsi qu’une augmentation de la satiété. 

Chez les patients avec diabète de type 2, le GLP-1 (par exemple liraglutide) réduit l’appétit, les sensations de faim, le plaisir anticipé lié aux aliments gras, et les envies sucrées. 

Interaction alimentation sucrée / obésité / réponse endogène

Une observation intéressante : les personnes obèses consommant beaucoup de sucres ajoutés ont une moins bonne sécrétion de GLP-1 après un repas contenant du glucose, et une activation moindre des zones cérébrales de contrôle alimentaire. 

Cela suggère que le cercle vicieux de l’obésité + consommation excessive de sucres altère la réponse naturelle du GLP-1, rendant plus difficile le contrôle des envies sucrées.

Anecdote historique

Au début du XXᵉ siècle, les chercheurs étudiaient le rôle de l’incretine (dont fait partie le GLP-1) dans la « réponse à l’alimentation orale vs intraveineuse » chez les patients diabétiques. Ce fut avec les travaux sur l’effet « incretinique » que l’on s’est rendu compte que le simple fait d’ingérer un aliment actif sucré déclenche une réponse hormonale différente que si l’on injectait le glucose directement dans le sang. Le peptide GLP-1 a été identifié plus tard, mais cette distinction aliment oral / glucose injecté trace déjà les fondements de ce que nous comprenons maintenant : que la perception du goût sucré, les signaux digestifs, et les hormones interagissent d’une manière complexe.

Adaptation nutritionnelle : guide pour rééquilibrage alimentaire

En tant que nutritionniste (comme Pascal Nourtier à Paris), vous pouvez accompagner le patient dans l’optimisation des effets du GLP-1 sur l’appétit sucré, selon ces étapes:

  1. Évaluation initiale
    Mesurer l’indice de masse corporelle, la composition corporelle, les habitudes alimentaires, les envies sucrées, le pattern glycémique, les antécédents familiaux et médicaux (obésité, diabète, pathologies digestives).
  2. Mettre en place une alimentation riche en fibres fermentescibles
    Les fibres solubles, les prébiotiques, les légumes, les légumineuses stimulent la production endogène de GLP-1, améliorent la satiété, et améliorent la glycorégulation.
  3. Limiter les sucres ajoutés
    Réduire progressivement les sources de sucre rapide permet de restaurer la sensibilité gustative et hormonale, et de diminuer le besoin d’aliments fortement sucrés.
  4. Fractionner les repas et veiller à la densité protéique
    Protéines de qualité (animaux ou végétales), repas complets, collations contrôlées, pour stabiliser la glycémie, éviter les pics de faim sucrée.
  5. Surveiller la réponse comportementale et sensorielle
    Encourager l’écoute des signaux internes (faim, satiété, plaisir), proposer des alternatives (fruits, produits moins sucrés), entraîner le palais à des goûts moins sucrés.
  6. Encadrement médical si un agoniste du GLP-1 est envisagé
    Coordination avec médecin, endocrinologue pour prescriptions, ajustement des doses, suivi des effets secondaires, surveillance du poids, du métabolisme.
  7. Suivi régulier en cabinet ou téléconsultation
    En tant que nutritionniste à Paris, Pascal Nourtier peut faire des bilans toutes les 2-4 semaines, ajuster les apports, corriger les écarts, aider à la motivation, proposer des stratégies à Paris (accès à produits, marchés, commerces, ressources locales) ou à distance.

Liens avec obésité, diabète, grossesse, cancérologie, etc.

Obésité & surpoids

Les agonistes du GLP-1 sont désormais reconnus pour leurs effets de perte de poids chez des sujets obèses, avec ou sans diabète. Les études montrent des réductions significatives du poids corporel, de l’IMC, et du tour de taille, accompagnées d’une diminution de l’appétit global et du désir d’aliments sucrés. 

Par exemple, dans une méta-analyse de 47 essais randomisés, les traitements GLP-1 ont induit une perte moyenne de poids d’environ -4,6 kg par rapport au placebo, et une diminution de l’IMC de -2,07 kg/m², et une réduction du tour de taille. 

Diabète de type 2 et insulinorésistance

Le GLP-1 joue un rôle clé dans la régulation de la glycémie. En diabète de type 2, l’emploi de GLP-1RA améliore le contrôle glycémique, diminue l’HbA1c, améliore la sécrétion d’insuline dépendante du glucose, et réduit les épisodes d’hyperglycémie. Lorsqu’on réduit les envies sucrées, on peut aussi limiter les pics glycémiques post-prandiaux, ce qui soulage les β-cellules et peut ralentir la progression de l’insulinorésistance.

Diabète gestationnel & grossesse

Le rôle des agonistes du GLP-1 pendant la grossesse reste très prudent. En général, leur usage est contre-indiqué pendant la grossesse. Cependant, certaines études examinent l’effet de l’exposition pré-grossesse, ou l’effet de la prise de poids gestationnelle (gestational weight gain) chez les femmes ayant utilisé GLP-1 avant la grossesse. Une étude récente portant sur des grossesses de patientes avec diabète de type 2 montre que celles ayant été exposées avant la grossesse à un GLP-1RA avaient une prise de poids gestationnelle moyenne supérieure à celles non exposées, avec un excès de prise pondérale. 

Donc, dans le contexte d’une future grossesse, un nutritionniste doit conseiller, avec le médecin, sur l’arrêt ou la gestion de ces traitements, et adapter le rééquilibrage alimentaire pour prévenir les risques métaboliques.

Diabète de type 1

Peu de données robustes sur les effets des agonistes du GLP-1 dans le diabète de type 1 concernant l’appétit sucré spécifiquement. Le mécanisme insulinodépendant est altéré, et le GLP-1 ne remplace pas l’insuline. Le rôle pourrait être complémentaire mais très surveillé.

Cardiologie

Une étude importante récente (avec semaglutide chez des individus sans diabète mais avec maladie cardiovasculaire et surpoids ou obésité) montre une réduction de 20 % du risque combiné de décès cardiovasculaire, infarctus non fatal ou AVC. Cette réduction du risque pourrait être associée non seulement à la perte de poids, mais aussi à l’amélioration du profil métabolique, y compris la moindre consommation de sucres raffinés et l’amélioration de la tension artérielle, lipides, etc. 

Cancérologie

Des études épidémiologiques montrent que l’usage prolongé de GLP-1RA est associé à un risque global de cancer réduit chez les patients en surpoids ou obèses, particulièrement pour certains cancers liés à l’obésité (endomètre, ovaire, etc.). 

La réduction des envies sucrées peut jouer un rôle dans la diminution de l’apport en sucres simples, ce qui limite l’insuline hyperémiée et les processus métaboliques associés à l’inflammation, potentiellement réduisant la stimulation de certaines voies cancéreuses.

Seniors

Chez les personnes âgées, l’appétit évolue autrement : baisse de la satiété, modifications de la taste bud, comorbidités. Le GLP-1RA peut aider à modérer les envies sucrées, mais il faut faire très attention à la préservation de la masse musculaire, à l’équilibre nutritionnel, aux risques de digestion altérée, et aux effets secondaires gastro-digestifs.

Limites, effets secondaires, contre-indications

  • Nausées, vomissements, troubles digestifs : fréquents avec les traitements GLP-1, surtout en début de traitement.
  • Modification du goût ou aversion : certaines personnes signalent que les aliments sucrés deviennent trop sucrés, ou qu’elles perdent le plaisir qu’elles avaient auparavant.
  • Reprise possible après arrêt du traitement : la perte de poids et la diminution des envies peuvent se réduire ou disparaître.
  • Contre-indications : grossesse (ou usage pendant celle-ci), antécédents de pancréatite, certaines maladies gastriques, etc.
  • Coût, accessibilité, observance.

Le rôle du nutritionniste à Paris dans ce contexte

Pascal Nourtier, nutritionniste à Paris, intervient selon plusieurs modalités :

  • en cabinet pour des entretiens initiaux approfondis : bilan métabolique, habitudes alimentaires, antécédents, évaluations sensorielles (préférences, envies sucrées) ;
  • en téléconsultation, ce qui permet d’assurer un suivi entre deux rendez-vous, de corriger rapidement les écarts, d’adapter les apports selon les événements (voyage, sorties, fêtes)…
  • proposer des plans alimentaires personnalisés qui tiennent compte non seulement des objectifs de poids ou de glycémie, mais aussi du plaisir alimentaire (en réduisant progressivement le sucre ajouté), et de la santé digestive ;
  • accompagner le patient dans la phase de transition (si traitement GLP-1RA prescrit) : comment s’alimenter, comment gérer les effets secondaires, adapter les quantités, choisir les aliments moins sucrés mais satisfaisants.

Conclusion

L’étude des effets du GLP-1 sur l’appétit sucré offre un levier puissant dans la lutte contre le surpoids, l’obésité, le diabète de type 2, et leurs complications, tout en ayant des répercussions potentielles dans la prévention de certains cancers, dans la gestion des grossesses à risque, et pour la santé cardiovasculaire. Mais cet outil doit être manié avec discernement : connaître ses limites, ses effets secondaires, et l’accompagner d’un rééquilibrage alimentaire soigneusement pensé. Le nutritionniste à Paris, qu’il travaille en cabinet ou à distance, joue un rôle central pour aider le patient à intégrer ces effets, à retrouver un contrôle de ses envies sucrées, et à préserver la santé globale.


Études scientifiques citées

Pré-grossesse: usage de GLP-1RA et Gain de poids gestationnel dans le diabète de type 2

GLP-1 effects on appetite, taste preference, gut hormones, and regional body fat stores in adults with obesity (liraglutide vs placebo) PubMed

Proof of concept: Effect of GLP-1 agonist on food hedonic responses and taste sensitivity in poorly controlled type 2 diabetic patients PubMed

GLP-1 has the power to change taste sensitivity in women with obesity (semaglutide) Endocrine Society

Effects of carbohydrate sugars and artificial sweeteners on appetite and secretion of gastrointestinal satiety peptides (glucose, fructose, etc.) Cambridge University Press & Assessment

Obesity and dietary added sugar interact to affect postprandial GLP-1 secretion and brain responses to food cues PubMed

Endogenous GLP-1 suppresses high-fat food intake via mesolimbic dopamine neurons (dans modèle animal) PubMed

Glucagon-like peptide-1 promotes satiety and reduces food intake in patients with type 2 diabetes (étude de perfusion, réduction de l’apport énergétique d’environ 27 %) Physiologie Journals

Semaglutide and Cardiovascular Outcomes in Obesity without Diabetes (réduction des événements CV) The New England Journal of Medicine

Efficacy and Safety of GLP-1 Receptor Agonists for Weight Loss Among Adults Without Diabetes : Systematic Review PubMed

Efficacy of GLP-1 RAs on Weight Loss, BMI, Waist Circumference : Méta-analyse de 47 essais randomisés Diabetes Journals

Effect of GLP-1 RA on body weight in adults with obesity without diabète (meta-analyse) PubMed

Étude rétrospective sur risque de cancer global et cancers liés à l’obésité lors d’un traitement GLP-1RA