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Décoloniser nos assiettes

16/11/2025 | Non classé

Décoloniser nos assiettes : comment nos choix alimentaires reflètent l’histoire et les rapports de pouvoir

Décoloniser nos assiettes : comment nos choix alimentaires reflètent l’histoire et les rapports de pouvoir est bien plus qu’un slogan ; c’est un regard critique sur ce que nous mangeons, pourquoi, et à qui cela profite ou nuit. Dans le premier paragraphe de cet article, je mets en lumière que décoloniser nos assiettes : comment nos choix alimentaires reflètent l’histoire et les rapports de pouvoir oblige à dénouer des fils invisibles qui relient l’alimentation, le colonialisme, l’économie, et les maladies modernes comme l’obésité, le diabète, ou le cancer.

Un héritage colonial dans l’assiette

L’histoire coloniale a profondément remanié les systèmes alimentaires traditionnels. Par exemple, dans les anciennes colonies françaises d’Afrique de l’Ouest, les cultures vivrières locales comme le mil, le fonio, le manioc, ou certaines céréales anciennes, ont souvent cédé progressivement la place à la culture de produits d’exportation ou à l’introduction d’aliments importés : sucre raffiné, huile végétale raffinée, farines blanches, boissons sucrées. Ces décisions furent non pas neutres mais liées à des rapports de pouvoir : les colons imposaient des monocultures, redéployaient les terres les plus fertiles vers les plantations destinées à l’export, parfois déplaçant les populations, affaiblissant les souverainetés alimentaires autochtones.

Une anecdote : dans certaines colonies françaises d’Indochine, le riz local (variétés glabres, grandes feuilles) fut remplacé progressivement par des variétés destinées aux marchés d’exportation, moins adaptées aux sols ou à la consommation locale, obligeant les populations locales à acheter des rations alimentaires importées. Ces transformations n’étaient pas seulement économiques mais culturelles. Les goûts changent, les savoir-faire culinaires se perdent, les doctrines modernes de “progrès” alimentaire – farines “raffinées”, sucre, produits industrialisés – deviennent des marqueurs de statut social, d’ “être moderne”.

En France métropolitaine, beaucoup d’immigrés ou descendants de populations anciennement colonisées portent dans leurs habitudes alimentaires ce double héritage : celui des traditions ancestrales encore vivantes, et celui de l’adaptation à des aliments importés, transformés, accessibles industriellement. Ce mélange parfois crée des situations paradoxales : recherche de tradition mais difficulté d’accès aux ingrédients traditionnels, goût pour le “moderne”, pression sociale, etc.

Rapports de pouvoir, inégalités socio-économiques et santé

Les choix alimentaires ne sont pas indépendants du pouvoir d’achat, de l’accès à l’information et de l’environnement alimentaire. Dans les banlieues parisiennes comme ailleurs, les populations issues de l’immigration postcoloniale ou des milieux défavorisés sont souvent exposées à un environnement où les produits transformés coûtent moins cher, où les supermarchés à bas prix, les chaînes de restauration rapide, les aliments ultra-transformés sont plus accessibles que les produits frais traditionnels.

Cette réalité contribue à des disparités sanitaires : taux d’obésité plus élevé, diabète de type 2 accru, résistances à l’insuline, complications cardiovasculaires. En France, les inégalités socio-économiques amplifient la prévalence du diabète de type 2. Une étude portant sur la dynamique du DT2 en France métropolitaine de 2010 à 2020 montre qu’il existe un gradient clair selon l’indice de désavantage social (FDep), tant pour la prévalence que pour l’incidence du DT2. 

L’enquête Entred 2007 montre que parmi les personnes atteintes de diabète de type 2, une proportion élevée a des ressources financières limitées, rencontre des difficultés à se procurer une alimentation de qualité, et a des pratiques de soins (dépistage, suivi glycémique) moins optimales. 

Alimentation, maladies métaboliques et cancer : des liens tangibles

Lorsque les systèmes alimentaires traditionnels sont remplacés ou concurrencés par une alimentation occidentale caractérisée par des aliments ultratransformés, du sucre ajouté, des farines raffinées, des graisses saturées ou transformées, le risque métabolique augmente.

Une étude de la cohorte EPIC (Europe) indique que les aliments ultra-transformés sont associés à une augmentation du risque de développer un diabète de type 2. 
Les fibres alimentaires, les céréales complètes, les légumes secs, les fruits, et une moindre consommation de viande rouge ou charcuterie sont associés à une réduction du risque de cancers comme le cancer colorectal, sein, endomètre. 

Au-delà du diabète de type 2, il existe un lien avec le surpoids et l’obésité : ces conditions favorisent l’insulinorésistance, l’inflammation chronique, des altérations métaboliques qui sont facteur de risque pour les cancers. 

Le diabète gestationnel ou les enfants exposés in utero à une mère obèse ou diabétique ont des probabilités accrues de développer à leur tour obésité ou intolérance au glucose. L’étude “Is A Healthy Diet Associated with Lower Anthropometric and Glycemic Alterations in Predisposed Children Born from Mothers with Gestational Diabetes Mellitus?” montre qu’un bon régime alimentaire réduit ces altérations chez les enfants à haut risque. 

Décoloniser nos assiettes : de la théorie à la pratique professionnelle

Dans ce contexte, le rôle d’un nutritionniste comme Pascal Nourtier à Paris est central. Voici ce qu’il peut apporter concrètement :

  • Faire un diagnostic alimentaire culturellement sensible : comprendre les habitudes alimentaires héritées, les traditions, les contraintes d’accès aux produits, les préférences gustatives, mais aussi les blocages liés à l’histoire, à l’identité.
  • Proposer des alternatives traditionnelles nutritives : valoriser les aliments ancestraux (céréales anciennes, légumineuses traditionnelles, produits locaux non transformés) pour rééquilibrer les apports métaboliques, créer des menus qui conjuguent tradition et modernité, sans simplement copier le modèle occidental.
  • Agir sur le rééquilibrage métabolique : pour les personnes en surpoids, obèses, ou ayant une insulinorésistance, un diabète de type 2 ou gestationnel, le travail vers une alimentation riche en fibres, moins de sucres ajoutés, moins d’aliments ultra-transformés, et plus de végétal plus naturel, est une voie de prévention et de traitement.
  • Intégrer la dimension sociale et économique : aider à trouver des produits accessibles, enseigner des techniques culinaires avec des ingrédients traditionnels ou peu transformés, suggérer des circuits courts ou marchés parisiens qui offrent ces produits.
  • Accompagner les femmes enceintes dans la prévention du diabète gestationnel, travailler en télésanté pour toucher des zones périphériques de Paris ou des patients isolés, soutenir les seniors pour maintenir un microbiote intestinal sain, prévenir la perte de fonctions digestives ou immunitaires liée à l’alimentation dégradée.

Pourquoi “Décoloniser nos assiettes : comment nos choix alimentaires reflètent l’histoire et les rapports de pouvoir” compte

Parce que ce titre fait écho à des préoccupations de santé publique actuelles : obesité, DT2, cancer, mais aussi justice alimentaire, identité, souveraineté alimentaire. Le titre Décoloniser nos assiettes : comment nos choix alimentaires reflètent l’histoire et les rapports de pouvoir capte l’attention, car il engage à la fois le rationnel (science), l’histoire, l’éthique.

Conclusion

Décoloniser nos assiettes : comment nos choix alimentaires reflètent l’histoire et les rapports de pouvoir n’est pas seulement un appel moral, c’est une stratégie de santé publique. En reconnaissant les héritages coloniaux dans nos choix alimentaires, les inégalités sociales qui déterminent l’accès à une alimentation saine, et les liens avec les maladies métaboliques, le cancer, le surpoids, le diabète gestationnel, nous sommes à même de proposer des solutions équilibrées, justes, durables. Que ce soit en cabinet ou en téléconsultation, un nutritionniste à Paris peut jouer ce rôle clé : conseiller, accompagner, sensibiliser, adapter.


Études citées ou pertinentes

  1. Effet des aliments ultra-transformés sur le risque de développer un diabète de type 2 (étude EPIC, Europe) – augmentation d’environ 17 % du risque pour une hausse de 10 % de consommation d’ultra-transformés. Fréquence Médicale
  2. Gradient socio-économique du diabète de type 2 en France métropolitaine, 2010-2020. Santé publique France
  3. Enquête Entred 2007 : lien entre situation financière, origine géographique, pratique des soins et obésité/contrôle glycémique chez diabétiques type 2 en France. Santé publique France
  4. Cohorte “Is A Healthy Diet Associated … GDM” : régime sain associé à meilleur profil anthropométrique et glycémique chez les enfants de mères avec diabète gestationnel. MDPI
  5. Étude NutriNet-Santé : alimentation riche en fibres, végétale, légumes fruits, céréales complètes, associée à réduction du risque de plusieurs cancers et du surpoids. Cancer+1
  6. Étude internationale sur les patterns alimentaires et incidence du diabète de type 2 : 10 cohortes, plus de 400 000 personnes, alimentation “saine” vs “malsaine”. PubMed
  7. Étude sur l’obésité dans les territoires français d’outre-mer : déterminants nutritionnels et socio-économiques de l’obésité. PubMed
  8. Nutrition transition chez divers peuples (Maasai, Aborigènes, etc.), augmentation sucre et glucides raffinés → obésité, syndrome métabolique, diabète. Frontiers+1
  9. Étude sur l’association entre apport de céréales complètes et marqueurs de l’inflammation, résistance à l’insuline, obésité, glucose élevé, etc. (étude MESA) Cambridge University Press & Assessment
  10. Étude de type cohorte EPIC « alimentation, cancer et nutrition » sur rôle de l’alimentation déséquilibrée dans l’émergence de cancers en France. Wikipédia+1