Alimentation pendant la chimiothérapie : stratégies pour limiter la dénutrition
L’alimentation pendant la chimiothérapie est un pilier souvent négligé du traitement oncologique. Pourtant, dans l’ombre des protocoles médicaux, une guerre silencieuse se joue : celle contre la dénutrition. Face aux nausées, aux aversions alimentaires, à l’altération du goût ou à la fatigue, maintenir un apport nutritionnel suffisant devient un véritable défi, vital pourtant pour renforcer l’organisme, soutenir le système immunitaire et améliorer la tolérance aux traitements.
Le rôle du nutritionniste, comme Pascal Nourtier, nutritionniste à Paris, prend ici tout son sens. Par une approche individualisée, il accompagne les patients atteints de cancer pour prévenir la dénutrition, adapter l’alimentation aux effets secondaires des traitements et soutenir leur qualité de vie — que ce soit en cabinet ou en téléconsultation.
Pourquoi la dénutrition est-elle si fréquente pendant la chimiothérapie ?
La chimiothérapie agit sans distinction sur les cellules malades et les cellules saines à renouvellement rapide, notamment celles du système digestif. Résultat : perte d’appétit, troubles gastro-intestinaux, altération des goûts et des odeurs, douleurs buccales… Autant de freins qui compliquent les repas, épuisent le corps, et favorisent un cercle vicieux de fonte musculaire, perte de poids, fatigue extrême.
Selon l’Institut National du Cancer, jusqu’à 40 à 80 % des patients en cours de traitement souffrent de dénutrition. Or, un corps affaibli est moins apte à tolérer la chimiothérapie, à cicatriser, et à lutter contre la maladie.
Fractionner les repas pour contourner la fatigue et les nausées
Plutôt que trois repas classiques, on recommande souvent aux patients de répartir la prise alimentaire en 6 à 8 petits repas par jour, plus digestes et moins intimidants. Ce fractionnement permet d’apporter progressivement les calories et protéines nécessaires sans provoquer de dégoût ou de surcharge digestive.
Cela peut passer par des collations enrichies : une purée de pois chiches avec un filet d’huile d’olive, un œuf dur, un smoothie aux oléagineux, une petite soupe froide à la crème végétale, ou un yaourt entier avec graines de chia. Ce rythme, adapté aux variations de l’appétit, permet de garder un certain plaisir alimentaire tout en prévenant la dénutrition.
Protéines : l’armure cellulaire
Les besoins en protéines sont considérablement augmentés pendant la chimiothérapie. Elles sont indispensables pour la réparation des tissus, le maintien de la masse musculaire et la réponse immunitaire. Viandes maigres, poissons gras, œufs, légumineuses, tofu, produits laitiers entiers, ou encore poudres protéinées d’origine naturelle peuvent être intégrés avec soin, en respectant les tolérances de chacun.
Les préparations froides ont ici un intérêt particulier : bien souvent mieux tolérées lors des nausées ou d’un dégoût des odeurs de cuisson, elles offrent une alternative salvatrice. Des salades tièdes à base de lentilles, des wraps de poulet froid, ou encore des flans de légumes enrichis en œufs et fromage sont à envisager.
Les légumes : fibres, antioxydants et digestion
Longtemps évités en cas de troubles digestifs, les légumes doivent pourtant conserver une place de choix. Riches en fibres solubles, en vitamines et en antioxydants, ils participent au bon fonctionnement du transit intestinal et à la réduction du stress oxydatif cellulaire. Mieux vaut les proposer cuits, mixés, ou en potages froids pour les rendre plus digestes et appétissants. Le but n’est pas la quantité, mais la régularité et la diversité.
L’hydratation : clef de voûte de la résistance
Boire abondamment est capital : pour compenser les pertes liées aux diarrhées ou vomissements, pour soutenir la fonction rénale, et pour limiter la fatigue. L’eau reste la base, mais peut être complétée par des bouillons, des infusions, des eaux aromatisées maison, ou des jus de légumes filtrés et non sucrés. Une hydratation constante permet aussi une meilleure assimilation des nutriments.
Quand l’alimentation rejoint les enjeux de poids, de diabète et de grossesse
Dans certains cas, une pathologie cancéreuse ou son traitement coexiste avec d’autres troubles métaboliques : diabète de type 2, insulinorésistance, surpoids, obésité, voire grossesse. Dans ces situations complexes, l’ajustement des apports devient un travail d’orfèvre. Maintenir un bon état nutritionnel sans aggraver une hyperglycémie ou une prise de poids excessive nécessite l’expertise d’un professionnel.
Une femme enceinte sous chimiothérapie, un patient diabétique traité pour un lymphome ou une personne obèse avec un cancer colorectal n’auront évidemment pas les mêmes besoins. Là encore, le rôle du nutritionniste comme Pascal Nourtier à Paris devient central pour personnaliser l’accompagnement, ajuster les portions, répartir les macronutriments et éviter les déséquilibres délétères.
Il est également crucial de comprendre que la masse grasse excessive constitue un facteur de risque pour plusieurs types de cancers, et peut influencer la réponse au traitement. La prévention du surpoids, l’équilibre glycémique, la préservation du muscle et l’adaptation de l’alimentation au métabolisme restent donc des axes thérapeutiques de fond, même en oncologie.
Un accompagnement individualisé : bien plus que des conseils alimentaires
Chaque patient est unique. L’alimentation pendant la chimiothérapie, pour être efficace, doit être pensée en fonction du cancer, du traitement, des effets secondaires, des habitudes de vie et des préférences personnelles. L’accompagnement par un nutritionniste expérimenté comme Pascal Nourtier offre un cadre sécurisant, rigoureux et humain, où chaque repas redevient un acte de soin et de reconquête.
Qu’il s’agisse de réintroduire des aliments tolérés, de proposer des alternatives culinaires innovantes ou de soutenir l’état psychologique par le plaisir de manger, le professionnel agit comme un maillon indispensable de l’équipe soignante.
En cabinet à Paris ou en téléconsultation, l’approche est globale, évolutive et intégrée. Parce que nourrir le corps, c’est aussi nourrir l’espoir.
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