Boisson ancestrale d’Amérique du Sud, le maté séduit aujourd’hui bien au-delà de son berceau culturel. Derrière sa saveur herbacée unique se cache un concentré de bienfaits d’une richesse rare. Infusé à partir des feuilles de Ilex paraguariensis, le maté est bien plus qu’un simple stimulant. Il est devenu, dans une approche nutritionnelle globale, un allié naturel puissant face à de nombreux enjeux contemporains de santé. À Paris, dans une ville où les rythmes s’accélèrent et les défis métaboliques se multiplient, les bienfaits du maté résonnent comme une réponse naturelle, à la fois préventive et curative.
Le maté : un trésor antioxydant
Les feuilles de maté renferment une concentration remarquable de polyphénols, parmi lesquels l’acide chlorogénique, la quercétine, la rutine et le kaempférol. Ces composés agissent comme de puissants antioxydants. Leur rôle principal : neutraliser les radicaux libres, ces molécules instables qui accélèrent le vieillissement cellulaire et augmentent le risque de maladies chroniques. Ce mécanisme est particulièrement utile dans les contextes d’obésité, de diabète, de pathologies cardiovasculaires ou encore de vieillissement cutané. Le stress oxydatif étant une composante majeure de nombreuses affections chroniques, intégrer le maté dans une routine nutritionnelle peut participer activement à leur prévention.
Stimulation sans nervosité : le maté, un équilibre subtil
Le maté contient de la caféine – appelée ici matéine – mais son assimilation est modérée par la présence de tanins et de polyphénols, qui ralentissent la libération dans l’organisme. Il en résulte une stimulation douce, sans les pics d’excitation ni les chutes d’énergie souvent observés après un café classique. Cette particularité en fait un excellent soutien pour la concentration, la mémoire et l’endurance mentale, sans induire d’effets secondaires nerveux. Pour les étudiants, les travailleurs sous pression ou les seniors en quête de clarté cognitive, le maté est un précieux compagnon.
Un allié du métabolisme : satiété, glycémie, lipides
Le maté influence de multiples voies métaboliques. Il agit sur la satiété via une régulation hormonale impliquant la leptine et la ghréline, deux hormones majeures de l’appétit. Il contribue également à la régulation de la glycémie en améliorant la sensibilité à l’insuline, un effet particulièrement pertinent dans les cas d’insulinorésistance, de diabète de type 2 ou de diabète gestationnel. Des études ont montré que la consommation régulière de maté permettait une diminution de la glycémie à jeun et une amélioration de l’HbA1c.
Sur le plan lipidique, le maté réduit les taux de cholestérol LDL, de triglycérides et peut augmenter légèrement le HDL. Cette action est double : d’une part par effet antioxydant, d’autre part grâce aux saponines présentes dans la plante. Cela ouvre des perspectives dans la prévention cardiovasculaire, notamment en cas d’obésité, de syndrome métabolique ou d’antécédents familiaux.
Le foie, centre de détoxification naturel, soutenu par le maté
Le foie joue un rôle clé dans l’élimination des toxines, la gestion des graisses, la transformation des sucres et la régulation hormonale. Le maté stimule les enzymes hépatiques de détoxification, particulièrement les enzymes de phase I et II (cytochromes P450, glutathion-S-transférase), facilitant ainsi l’élimination des composés toxiques. Dans le contexte de la stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD), fréquente chez les patients en surpoids ou obèses, le maté pourrait contribuer à limiter l’accumulation de lipides dans les hépatocytes.
Un soutien discret mais essentiel pour le microbiote
Le rôle du microbiote intestinal dans la santé globale n’est plus à démontrer. Les polyphénols du maté sont métabolisés par les bactéries intestinales et exercent une action prébiotique indirecte. Ils favorisent la croissance de certaines souches bénéfiques, comme Akkermansia muciniphila, associée à une meilleure perméabilité intestinale, une réduction de l’inflammation et une amélioration de la régulation glycémique. Ces effets sont pertinents dans les cas d’obésité, de diabète, et dans certaines affections digestives chroniques.
Peau, hydratation, vieillissement : les effets visibles
Le maté, par son apport en antioxydants, contribue à ralentir le vieillissement cutané. Il améliore la microcirculation, soutient l’élasticité de la peau et réduit l’inflammation. Son effet légèrement diurétique contribue à une meilleure élimination rénale, tout en participant à l’hydratation globale lorsqu’il est consommé en infusion tiède. Pour les femmes enceintes, il peut être consommé sous contrôle médical, notamment pour bénéficier de ses effets digestifs et circulatoires, tout en veillant à ne pas dépasser les apports en caféine recommandés.
Existe-t-il des risques à la consommation de maté ?
À dose modérée (jusqu’à 500 ml par jour), le maté est bien toléré. Toutefois, consommé très chaud (plus de 65 °C) ou en grande quantité (plus d’1 litre par jour sur le long terme), il pourrait accroître le risque de lésions œsophagiennes et de cancers des voies aérodigestives, notamment en cas d’association à des matés fumés. Il est donc conseillé de privilégier des versions non fumées, biologiques, et de boire l’infusion à température tiède.
Le maté dans une approche nutritionnelle globale
En cabinet à Paris ou en téléconsultation, un nutritionniste comme Pascal Nourtier accompagne ses patients dans l’optimisation de leur alimentation quotidienne. Intégrer le maté dans une stratégie nutritionnelle individualisée peut être une solution naturelle face à des problématiques telles que le surpoids, le diabète, les troubles digestifs ou encore le stress oxydatif. La supervision par un professionnel permet de choisir les bonnes formes, les bonnes quantités et d’adapter les conseils à l’état de santé et aux traitements éventuels.
Le maté et la cancérologie : un lien complexe
Le lien entre maté et cancer est ambivalent. D’un côté, la richesse en antioxydants et en polyphénols lui confère un rôle potentiel dans la prévention de certaines formes de cancer par réduction du stress oxydatif et de l’inflammation chronique. De l’autre, des études épidémiologiques ont mis en évidence un risque accru de cancers de l’œsophage en cas de consommation excessive de maté très chaud ou fumé. L’enjeu est donc dans la modération, la température de consommation et la qualité du produit.
Le maté, une plante du futur ?
À la croisée du plaisir, de la tradition et de la science, le maté s’inscrit comme un acteur prometteur dans la prévention de nombreuses pathologies. Il accompagne, il soutient, il équilibre. Dans une ville comme Paris, où l’alimentation est souvent perturbée par le rythme effréné du quotidien, le maté peut devenir un rituel aussi bien nutritionnel que mental. Toujours sous le regard avisé du professionnel de santé, il peut transformer une simple infusion en un acte de soin quotidien.
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