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Rôle des oméga-3 pour moduler l’inflammation chronique

26/10/2025 | Aliments

L’inflammation chronique est désormais reconnue comme un facteur central dans nombre de pathologies contemporaines, de l’obésité au cancer, du diabète gestationnel aux maladies cardiovasculaires. Le rôle des oméga-3 pour moduler l’inflammation chronique mérite d’être mis en lumière, tant du point de vue scientifique que clinique.

Je citerai ce rôle des oméga-3 pour moduler l’inflammation chronique à plusieurs reprises : c’est dans ce modulation que résident des perspectives thérapeutiques passionnantes.

Les fondements biologiques : qu’est-ce que l’inflammation chronique, et comment les oméga-3 interviennent

L’inflammation, en soi, est une réponse physiologique indispensable : défense contre infection, réparation tissulaire, etc. Mais lorsque cette réponse reste activée de façon basse mais continue — on parle d’inflammation de bas grade ou chronique — elle contribue à des dommages cellulaires, à une altération des fonctions métaboliques, et favorise le développement de nombreuses maladies.

Les oméga-3 — en particulier les acides eicosapentaénoïque (EPA) et docosahexaénoïque (DHA), mais aussi l’alpha-linolénique (ALA) — sont des acides gras polyinsaturés qui modifient :

  • la composition des membranes cellulaires, ce qui influence la fluidité membrane, la fonction des récepteurs, la transmission des signaux (par exemple les récepteurs toll-like, NF-κB)
  • la production d’eicosanoïdes pro-inflammatoires (à partir de l’arachidonique, ω-6) versus des dérivés moins pro-inflammatoires ou des médiateurs pro-résolvants tels que les resolvines, protectines, maresines issus des ω-3
  • la modulation des cytokines pro-inflammatoires (IL-6, TNF-α, MCP-1, etc.) et des cytokines anti-inflammatoires, des adipokines (leptine, adiponectine)
  • le profil oxydatif, avec diminutions possibles de stress oxydatif et radicalaire par des effets sur les espèces réactives de l’oxygène, la mitochondrie, etc.

Une anecdote historique : déjà à la fin des années 1970-1980, des chercheurs observaient chez les Inuits du Groenland une très faible incidence de maladies coronariennes, que l’on attribuait à leur forte consommation de poissons gras. Ce constat fut l’un des déclencheurs modernes des recherches sur les oméga-3, inflammation et santé cardiovasculaire.

Effets cliniques documentés chez l’obésité, le surpoids, le métabolisme, le diabète

Obésité, surpoids et inflammation

Dans l’obésité, le tissu adipeux devient source permanente de cytokines et adipokines pro-inflammatoires. Une étude récente a montré que chez des sujets obèses, un apport élevé en oméga-3 (EPA + DHA) pendant plusieurs mois permet de réduire des marqueurs inflammatoires (TNF-α, IL-6, CRP) même sans perte de poids importante. 

Chez les femmes enceintes en surpoids ou obèses, une supplémentation pendant la grossesse en oméga-3 a réduit l’expression de gènes inflammatoires dans le tissu adipeux et le placenta, et abaissé le CRP plasmatique au moment de l’accouchement. 

Diabète de type 2 et insulinorésistance

Des méta-analyses chez des patients atteints de diabète de type 2 montrent que l’apport d’oméga-3 peut améliorer le profil lipidique, abaisser la glycémie à jeun (fasting blood glucose), l’HbA1c, et l’insulinorésistance mesurée par HOMA-IR, surtout si la durée d’intervention est suffisante (au-delà de 8 semaines) et les doses modérées à élevées.

Diabète gestationnel

Chez les femmes avec diabète gestationnel, des essais cliniques ont montré que l’apport en oméga-3 réduit l’inflammation et améliore certains paramètres glycémiques et lipidiques. 

Cardiologie

L’inflammation chronique joue un rôle dans l’athérosclérose, la formation de plaques, la rupture, etc. Les oméga-3 contribuent, via leurs effets anti-inflammatoires, à diminuer certains marqueurs de risque cardiovasculaire. Une méta-analyse a trouvé que chez des patients ayant maladies cardiovasculaires ou diabète, les oméga-3 donnaient des réductions significatives de triglycérides et des biomarqueurs inflammatoires, bien que les effets sur les événements majeurs restent plus contrastés. 

Effets dans la cancérologie, la grossesse, le vieillissement

Cancer

L’inflammation chronique est un facteur promoteur dans l’initiation, la progression, voire les métastases de certains cancers. Les oméga-3, via leurs médiateurs pro-résolvants, peuvent contribuer à freiner la prolifération cellulaire, à induire l’apoptose dans certains modèles, à diminuer l’inflammation autour de tumeurs, à améliorer la réponse au traitement, ou à diminuer les effets secondaires. Les données humaines sont encore moins nombreuses, mais plusieurs études expérimentales ou observationnelles suggèrent un effet protecteur, notamment pour certains cancers colorectaux, sein ou prostate, en lien avec le régime riche en poissons gras.

Grossesse

La grossesse est une période où les besoins métaboliques, inflammatoires, immunitaires sont modifiés. Chez les femmes enceintes obèses, ou ayant un diabète gestationnel, l’inflammation est particulièrement augmentée. L’apport d’oméga-3 peut aider à modérer cette inflammation, améliorer le métabolisme lipidique et réduire les risques d’effets néfastes pour le foetus (par exemple via la transmission de cytokines, ou via le placenta). 

Seniors

Avec l’âge, l’inflammation de bas grade tend à augmenter (« inflammaging »), ce qui contribue aux maladies dégénératives, perte de fonction immunitaire, etc. Les oméga-3 peuvent aider à freiner cette inflammation, à préserver la santé cardiovasculaire, cognitive, osseuse, etc., via leurs effets anti-oxydants, anti-inflammatoires, et sur les membranes cellulaires.

Limites, dosage, mise en œuvre, sécurité

  • Les effets des oméga-3 dépendent fortement de la dose, de la durée, de la forme (EPA, DHA, ALA), de la manière dont ils sont délivrés (alimentation vs supplément).
  • Certains effets sont modestes ou transitoires, et certaines études ne trouvent pas de baisse significative selon les marqueurs étudiés.
  • Risques possibles s’il y a interaction médicamenteuse, saignement si très forte dose, ou si supplément mal calibré.

Implications pour le nutritionniste (ex : Pascal Nourtier, nutritionniste à Paris)

Un nutritionniste tel que Pascal Nourtier à Paris, qu’il travaille en cabinet ou en téléconsultation, joue un rôle clé dans :

  • l’évaluation personnalisée des habitudes alimentaires du patient : apports actuels en oméga-3 (poisson gras, végétaux, huiles), équilibre oméga-6/oméga-3, profil métabolique, état inflammatoire (marqueurs), états de santé particuliers (obésité, diabète, grossesse, vieillissement).
  • la prescription diététique : introduire ou augmenter la consommation de poissons gras (saumon, maquereau, sardine), de graines/oléagineux riches en ALA (lin, chia, noix), et recommander éventuellement des suppléments selon les besoins (sous contrôle médical).
  • le suivi clinique : mesurer les effets sur poids, marqueurs inflammatoires, glycémie, lipides, paramètre cardiovasculaire, tolérance, effets secondaires.
  • la coordination avec autres professionnels de santé si pathologie chronique, maladie métabolique ou cancer : pour éviter interactions, ajuster apports, faire évoluer le plan nutritionnel.

Lien avec maigrir, surpoids, obésité, diabète, cancer, grossesse

Perdre du poids chez une personne en surpoids ou obèse diminue déjà l’inflammation systémique. Mais l’ajout d’oméga-3 peut potentialiser ces effets, même sans perte de poids massive, en réglant certains déséquilibres métaboliques, en améliorant l’insulinorésistance, en abaissant les triglycérides, etc.

Dans le diabète de type 2, une réduction de l’inflammation aide à améliorer la signalisation de l’insuline, à limiter les complications vasculaires. Pour le diabète gestationnel, moduler l’inflammation aide à protéger la mère et le foetus.

Chez les patientes atteintes de cancer, l’inflammation favorise la progression tumorale, la résistance aux traitements, la cachexie. Les oméga-3 peuvent jouer un rôle adjuvant en modulant le micro-environnement tumoral, en soutenant le statut nutritionnel, et en atténuant la perte de masse maigre.

Conclusion

Le rôle des oméga-3 pour moduler l’inflammation chronique est désormais bien étayé. Bien que ce ne soit pas une panacée, les oméga-3 représentent un levier nutritionnel puissant, peu coûteux, souvent sous-utilisé. Un nutritionniste à Paris, comme Pascal Nourtier, peut offrir une approche individualisée, scientifique, et intégrée — alliant alimentation, supplémentation raisonnée, suivi personnalisé — pour que chaque patient bénéficie des effets anti-inflammatoires optimaux dans le cadre de ses pathologies (surpoids, obésité, diabète, cancer, grossesse, vieillissement).


Études scientifiques citées

  1. Effet d’une supplémentation élevée en ω-3 (EPA + DHA) chez des patients obèses sur les marqueurs métaboliques et inflammatoires : amélioration de l’insulinorésistance, réduction de TNF-α, IL-6, rapport TG/HDL-cholestérol, sans perte de poids significative. Frontiers
  2. Méta-analyse chez patients atteints de diabète de type 2 : amélioration de la glycémie à jeun, HbA1c, HOMA-IR, diminution des triglycérides, amélioration du profil lipidique. MDPI
  3. Narrative review 2024 sur le rôle des oméga-3 dans tous types de diabète : effets antioxydant, anti-inflammatoire, amélioration des lipides ; recommandations : poisson gras 2 fois/semaine pour les patients diabétiques. SpringerLink
  4. Étude chez femmes enceintes en surpoids ou obèses : supplémentation en ω-3 pendant la grossesse réduit l’inflammation des tissus adipeux et du placenta, et diminue CRP au moment de l’accouchement. PLOS
  5. Association entre acides gras circulants ω-3 et état inflammatoire dans le diabète gestationnel : amélioration des marqueurs inflammatoires et du profil lipidique. PMC
  6. Méta-analyse systématique / revue sur patients diabétiques ou cardiovasculaires : réduction significative des triglycérides, de certains biomarqueurs inflammatoires, effet assez constant sur lipides. Nature