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Polyphénols et antioxydants alimentaires : freiner l’inflammation, gagner en santé

27/10/2025 | Non classé

Dès les premiers instants où l’on entend « Polyphénols et antioxydants alimentaires : comment ils atténuent la réponse inflammatoire », on touche au cœur subtil d’un dialogue ancien entre nature et corps. Polyphénols et antioxydants alimentaires : comment ils atténuent la réponse inflammatoire. Et se révèle être un champ de batailles microscopiques, de pactes silences, de signaux biochimiques à rééquilibrer.

Qu’est-ce que sont les polyphénols et les antioxydants alimentaires

Les polyphénols forment une vaste famille de composés bioactifs d’origine végétale — flavonoïdes (anthocyanines, flavonols, flavanones, etc.), stilbènes (comme le resvératrol), acides phénoliques, tannins, etc. Les antioxydants alimentaires désignent non seulement les polyphénols mais aussi d’autres molécules capables de neutraliser les radicaux libres — vitamines (C, E), oligo-éléments (comme le zinc, le sélénium), enzymes endogènes (superoxyde dismutase, catalase, glutathion peroxydase) ou encore certains peptides ou molécules végétales secondaires.

L’inflammation normale est une réponse physiologique de défense. Toutefois, lorsqu’elle est chronique, même légère — inflammation de bas grade — elle joue un rôle dans divers processus pathologiques : résistance à l’insuline, athérosclérose, carcinogenèse, complications liées au vieillissement ou à la grossesse.

Mécanismes par lesquels polyphénols et antioxydants atténuent l’inflammation

  1. Piégeage des radicaux libres et réduction du stress oxydatif.
    Les radicaux libres (ROS, RNS) générés par le métabolisme, le stress, les polluants ou l’alimentation déséquilibrée provoquent des lésions oxydatives (lipides, protéines, ADN). Les antioxydants alimentaires peuvent neutraliser ces espèces réactives, limiter les dommages, empêcher l’activation de voies pro-inflammatoires comme NF-κB ou MAPK.
  2. Modulation des cytokines pro- et anti-inflammatoires.
    Les polyphénols influencent l’équilibre des cytokines : diminution de TNF-α, IL-6, IL-1β ; augmentation parfois d’IL-10 ou d’autres médiateurs résolvants.
  3. Effet sur la barrière intestinale et le microbiote.
    Un microbiote déséquilibré favorise la perméabilité intestinale, permettant le passage de lipopolysaccharides bactériens (LPS) dans la circulation : endotoxémie métabolique qui suscite inflammation systémique. Certains polyphénols exercent des effets prébiotiques, renforcent la barrière intestinale (jonctions serrées), réduisent le passage de LPS.
  4. Inhibition de l’activation des voies pro-inflammatoires cellulaires.
    Par exemple, la voie NF-κB, la voie COX-2, l’activation de macrophages, la conversion des macrophages vers un phénotype M1 plus inflammatoire sont modulables par des polyphénols.
  5. Effets sur le métabolisme énergétique, sur la signalisation de l’insuline.
    L’inflammation chronique affaiblit la réponse à l’insuline (insulinorésistance). Les polyphénols peuvent améliorer la sensibilité à l’insuline, moduler la lipogenèse et lipolyse, influencer les adipokines (leptine, adiponectine) pour un métabolisme plus équilibré.

Anecdote historique

On raconte que dès l’Antiquité, les médecins grecs observaient les vertus de certaines plantes pour calmer les inflammations — souvent sans savoir ce qu’étaient les radicaux libres ou les cytokines. Par exemple, Hippocrate recommandait les infusions de feuilles de sauge ou de romarin pour les maux de gorge — aujourd’hui, on sait que ces plantes contiennent des polyphénols tels que les acides phénoliques ou les flavonoïdes, capables de réduire l’oxydation et de moduler l’inflammation locale.

Applications cliniques : obésité, diabète, cancer, grossesse

Obésité et résistance à l’insuline

L’obésité est associée à un état d’inflammation chronique de bas grade dans le tissu adipeux. Des études récentes montrent que l’intervention alimentaire riche en polyphénols chez des adultes en surpoids ou obèses réduit l’endotoxémie (LPS). Elle augmente l’activité antioxydante (ex : catalase), modifie favorablement le microbiote (augmentation des acides gras à chaîne courte comme le butyrate) mais sans toujours diminuer le poids corporel immédiatement. 

Une thèse a étudié des extraits de plantes médicinales très riches en polyphénols sur des adipocytes (chez l’humain ou chez l’animal) et montré que ces extraits réduisent la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires (TNF-α, IL-6, MCP-1). Ils améliorent l’expression de PPARγ, de SOD (superoxyde dismutase), la résistance à l’insuline. 

Diabète de type 2

L’inflammation systémique perturbe la signalisation de l’insuline et favorise l’hyperglycémie prolongée. Les polyphénols peuvent atténuer ces perturbations, en réduisant le stress oxydatif dans les cellules β du pancréas, protégeant la fonction insulinique, modulant les lipides circulants, améliorant la sensibilité. Certaines revues montrent des effets positifs sur les biomarqueurs inflammatoires chez des diabétiques ou des prédiabétiques. 

Diabète gestationnel et grossesse

Il existe des liens entre capacité antioxydante de l’alimentation (DTAC : Dietary Total Antioxidant Capacity) pendant la grossesse et un risque réduit de développer un diabète gestationnel. Une étude de cohorte (MATCH) montre que les femmes en début de grossesse ayant un DTAC élevé ont un risque plus bas de GDM. 

Toutefois, les données sont encore mitigées. Une méta-analyse de plusieurs études indique qu’une forte consommation d’aliments riches en polyphénols pourrait être associée à une réduction du risque de GDM (selon certaines sous-analyses) mais globalement les preuves ne permettent pas encore de recommander formellement des apports précis en polyphénols pour la prévention du GDM ou de la pré-éclampsie. 

Cancérologie

Les mécanismes anti-inflammatoires et antioxydants des polyphénols jouent un rôle potentiel dans les phases précoces de la cancérogenèse : limitation des dommages oxydatifs à l’ADN, modulation des enzymes de phase I / II de métabolisme des xénobiotiques, stimulation de l’apoptose dans les cellules anormales, inhibition de l’angiogenèse. Par exemple le resvératrol a été étudié dans de nombreux modèles précliniques pour ses effets anti-tumoraux. 

Cependant, dans les essais cliniques chez l’homme, les résultats restent modestes, souvent limités par la biodisponibilité, la dose, la durée, et les effets secondaires potentiels. 

Personne âgée, inflammation liée au vieillissement

Avec l’âge, le stress oxydatif et l’inflammation chronique s’accumulent (“inflamm-aging”). Les polyphénols, au travers de leur action antioxydante, de maintien du microbiote et de soutien des défenses cellulaires, peuvent aider à freiner ce processus, améliorer la fonction immunitaire, la santé cardiovasculaire, ralentir l’apparition des maladies liées à l’âge (maladies neurodégénératives, etc.).

Limites, dosage, biodisponibilité

  • Beaucoup de données viennent d’études in vitro ou d’animaux ; les essais cliniques chez l’humain sont moins nombreux, souvent de courte durée.
  • La biodisponibilité des polyphénols (absorption, métabolisme, transformation par le microbiote) est un défi.
  • Interactions possibles avec d’autres composants alimentaires, médicaments ; effets dose-dépendants.
  • Nécessité de variétés alimentaires, de mélanges naturels, plutôt que compléments isolés sauf dans des cas précis.

Rôle du nutritionniste comme Pascal Nourtier à Paris

Le nutritionniste, tel que Pascal Nourtier à Paris, exerce un rôle central pour transformer ces connaissances scientifiques en protocoles personnalisés. En cabinet ou en téléconsultation à Paris, il :

  • évalue l’état inflammatoire et oxydatif global du patient (anamnèse, antécédents, prise de sang : CRP, IL-6, profil lipidique, etc.).
  • recueille les habitudes alimentaires, les sources actuelles d’antioxydants (fruits, légumes, thé, épices, huile d’olive…).
  • adapte les apports selon l’âge, le poids, la situation : obésité, surpoids, grossesse, diabète (type 1 ou type 2), risques cardiovasculaires, antécédents oncologiques.
  • propose des ajustements alimentaires — plus de végétaux riches en polyphénols, variété, cuisson douce, boissons comme thé vert ou infusion mais sans excès, choix d’huiles riches en antioxydants, réduction des aliments pro-oxydants comme ultra-transformés, fritures, excès de graisses saturées.
  • suit la réponse : poids, glycémie, sensibilité à l’insuline, marqueurs inflammatoires, confort digestif
  • collabore avec médecins : endocrinologues, obstétriciens, oncologues quand besoin

Conclusion

Polyphénols et antioxydants alimentaires : comment ils atténuent la réponse inflammatoire est plus qu’une simple expression scientifique : c’est une clé de compréhension pour agir dans de nombreux états de santé ou de maladie. Quand ils sont utilisés judicieusement — via une alimentation variée et adaptée — ils peuvent réduire le stress oxydatif, moduler favorablement les cytokines, préserver la barrière intestinale, améliorer la sensibilité à l’insuline, et potentiellement jouer un rôle préventif dans les maladies inflammatoires chroniques, l’obésité, le diabète, la grossesse, le vieillissement ou le cancer. Le nutritionniste est celui qui traduit ces mécanismes en actes, accompagne les personnes, ajuste et personnalise, car chaque individu est différent.


Études citées

  1. González-Gómez A., Cantone M., García-Muñoz A. M. & al. Effect of Polyphenol-Rich Interventions on Gut Microbiota and Inflammatory or Oxidative Stress Markers in Adults Who Are Overweight or Obese: A Systematic Review and Meta-Analysis. Nutrients. 2025;17(15):2468. PubMed
  2. Revue systématique : Do polyphenols affect body fat and/or glucose metabolism? PMC. PMC
  3. Thèse : Étude de l’impact des extraits de trois plantes médicinales riches en polyphénols antioxydants sur la réponse métabolique et inflammatoire des cellules adipeuses dans le contexte de la pathologie de l’obésité. Méry Marimoutou. 2014. Thèses.fr
  4. INRAE : La consommation de polyphénols de raisin dans une situation d’excès calorique inhibe la formation de nouveaux vaisseaux sanguins dans le tissu adipeux chez l’Homme. 2024. Inrae
  5. Health Effects of Resveratrol: Results from Human Intervention Trials. PMC
  6. Association of Polyphenols Consumption with Risk for Gestational Diabetes and Preeclampsia: Systematic Review and Meta-Analysis. MDPI
  7. The association of dietary total antioxidant capacity and gestational diabetes: a prospective cohort study from the Mothers and their Children’s Health (MATCH). Nature
  8. Revue : Effects of dietary polyphenols on maternal and fetal outcomes in maternal diabetes. Food & Function. RSC Publishing
  9. The Role of Resveratrol in Cancer Therapy. PMC. PMC
  10. Polyphenols as Suitable Control for Obesity and Diabetes. Open Biotechnology Journal. The Open Biotechnology Journal